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L'histoire du Dr Marc Létourneau, médecin de famille, racontée par sa conjointe Marguerite

Un texte émouvant et comique a la fois sur la vie du Dr Marc Létourneau écrit et lu par sa conjointe Marguerite lors du soupe de l'AGA de l'AMOCS du 20 octobre 2016 (reproduction approuvée par Dr Létourneau et Marguerite. Sur la photo, le Dr Marc Létourneau recevant une plaque honorifique de par la Dr Lucile Martin , présidente de l'AMOCS):

La retraite, pour certains, c’est le début d’une nouvelle vie longtemps désirée où l’on peut accomplir ou réaliser ses rêves. Pour d’autres, c’est la fin d’une vie active et il la voit venir avec un pincement au cœur. Mon mari peut-être classé dans cette catégorie.

Ce n’est pas qu’il n’a pas de projet, bien au contraire. Mais tout au long de sa vie il a eu comme principe que si tu aimes faire une chose tu la fais maintenant, demain ce sera peut-être trop tard, que ce soit pour les longs voyages de pêche, les randonnées en skidoo avec ses fils, la chasse, le bûchage, etc.

Ce principe vient du fait, je pense, que son père est décédé à l’âge de cinquante (51) ans d’une maladie neurologique dégénérative.C’est également ce pourquoi il pense qu’il a choisi la médecine. Le médecin qui est venu à domicile le matin du décès de son père a prononcé ces paroles : « J’aurais dû venir hier ».

À dix (10) ans il a réalisé comment le rôle du médecin pouvait être important dans la vie des gens et dans son cœur d’enfant il a décidé qu’il serait médecin et qu’il ferait des visites à domicile et qu’ainsi les gens ne mourraient pas. Il a réalisé son rêve: Il est devenu médecin. Il a fait des visites à domicile mais il a dû admettre que dans la réalité de la vie, les gens meurent quand même. Il a réalisé également que c’est à ce moment que le patient et la famille ont le plus besoin du médecin.

À l’âge adulte, au moment du choix de carrière, il a hésité entre l’histoire et la médecine. Il a bien fait les choses. Il a choisi la médecine puisque des histoires, il en a entendues et vécues de toutes les sortes au cours de ses quarante-quatre (44) ans de pratique à Saint-Charles.

Certains diront pourquoi Saint-Charles? À la fin de ses études, un résident en anesthésie lui a parlé d’un ami qui pratiquait à Saint-Charles et qui se cherchait un remplaçant. Après une première rencontre, c’est convenu. Il va pratiquer à Saint-Charles. C’est à mi-chemin entre Montmagny et Québec et suffisamment loin des belles-mères.

Il a su partager son temps entre sa femme, ses enfants, ses amis et la vie se déroulait bien.

En 2000 un événement inattendu: en terminant sa garde au CLSC, douleurs dans la poitrine. Premier diagnostic : infarctus, thrombolyse, transfert à l’hôpital Laval. Second diagnostic : pancréatite aigüe hémorragique suivi de deux mois d’hospitalisation. Il doit par aprèsréapprendre à marcher. On lui suggère de prendre sa retraite. Après six (6) mois de convalescence il reprend le travail. La vie n’est plus pareille. Il doit quand même se ménager. C’est à ce moment qu’il me sort le proverbe chinois qui dit : « Ménage ta monture si tu veux aller plus loin ».

En 2006 et en 2008 il a eu le bonheur d’être grand-père. Nous voilà en 2016. Il hésite encore à prendre sa retraite. Il en parle depuis longtemps. Il l’a même annoncé dans le journal local il y a deux (2) ans. Il l’a publié à nouveau cette année.

Heureusement que la régie de l’assurance maladie du Québec a décidé de modifier la facturation au début novembre. Sans ça se serait encore pour demain la retraite.

Il faut dire que la médecine, il aime encore ça beaucoup et il a la chance d’avoir une excellente secrétaire depuis trente-cinq (35) ans (moi-même).

Il faut dire également que ses patients, mais surtout ses patientes, lui mettent un peu de pression quant elles lui demandent d’attendre qu’elles soient mortes pour prendre sa retraite.

Depuis quelques temps il leur dit à la blague qu’elles doivent se décider puisque la retraite c’est pour bientôt.

L’humour, mon mari a toujours pensé que c’était une nécessité. Les patients trouvent la vie suffisamment plate comme ça avec leurs problèmes de santé qu’on a pas à leur imposer notre mauvaise humeur.

Un sourire n’appauvrit pas celui qui le donne. Il enrichit celui qui le reçoit. Il n’est pas imposable mais malheureusement n’est pas encore dans les frais accessoires.

Une parole célèbre qu’il a utilisé toute sa vie, en réponse aux gens qui s’interrogent à savoir qu’est-ce qui peut arriver dans telle ou telle circonstance, plutôt que de les décourager il leur sort cette parole : « Les voies du Seigneur sont impénétrables ». Ainsi les gens réalisent que nul ne connaît l’avenir, pas même les docteurs.

Si vous voulez être son ami ne lui demandez pas de faire un discours en public mais dans l’intimité vous aurez peut-être plus de difficultés à l’arrêter de parler.

Bonne retraite mon cher Marc !


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